Abstract

Cet article s’intéresse à l’usage documentaire et ethnographique des portraits photographiques des peuples autochtones d’Australie et d’Aotearoa/Nouvelle-Zélande, et à ce qu’ils laissent percevoir de la complexité des relations entre les photographes et leurs sujets, entre objectification et agentivité. Deux « types » ethnographiques sont plus particulièrement mis en lumière, incarnant à la fois autorité et pouvoir autochtone dans l’imaginaire européen de la fin du xix e siècle : ceux du guerrier imposant et du chef respecté. Les développements de la pensée anthropologique et les premières constructions visuelles de ces populations forment la base théorique de cet article, permettant de questionner l’objectivité de la création d’une archive visuelle des représentations de l’Autre. Pourtant, les sujets autochtones des photographies n’étaient jamais vraiment passifs ni réifiés mais prenaient souvent part, d’une manière ou d’une autre, à leurs propres représentations, dont la diversité est frappante. Cet article se clôt sur l’étude de deux séries de photographies et photomontages contemporains d’artistes autochtones, l’un australien (Michael Cook) et l’autre néo-zélandais d’origine samoane (Greg Semu). Leur travail vise à souligner le lien entre auto-représentation et souveraineté puisqu’ils y réinterprètent les codes épistémologiques européens des premiers portraits ethnographiques.

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