Abstract

Cet article propose une nouvelle analyse de la conception du rythme poétique qu’avait T.S. Eliot, ainsi que de sa pratique rythmique dans cette partie de sa poésie qui se déploie le long de la frontière mal définie entre vers libre et vers métrique. À travers une lecture de sa production critique et de sa correspondance, l’article démontre que la poésie, pour Eliot, doit être caractérisée par « le rythme poétique », et que ce rythme se définit selon lui par la présence d’une percussivité comparable à celle d’un tambour. Les présupposés de son modèle du rythme, ainsi que le scepticisme qu’il exprime vis-à-vis de la scansion par pieds, font d’Eliot un précurseur de la beat prosody, et justifient que le lecteur aborde sa poésie avec une prédisposition rythmique, c’est-à-dire l’attente d’une rythmicité forte. L’article présente quatre propositions pour une lecture rythmique d’Eliot, en insistant sur l’importance, pour la critique, des qualités auditives-perceptives de ses rythmes, et en se penchant sur les raisons pour lesquelles ceux-ci peuvent rester inaccessibles à certains lecteurs. Il inclut des scansions d’extraits de poèmes d’Eliot des années 1910 et 1920, établies selon les méthodes de la beat prosody.

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