Abstract

Cet article aborde l’absence comme concept théorique central aux performance studies. Selon un courant de pensée influent en performance studies , « la performance n’existe que dans le présent » (Phelan 146). Mais la performance est toujours passagère et éphémère : la performance s’absente une fois terminée. Cet article étudie ce qui reste, et aborde la question de l’archive, de la documentation et de la performance à l’aide de deux études de cas. La première relève du performance art, les Connotations — Performance Images (1994-1998) de Hayley Newman, recueil de photographies prises sur une période d’une semaine en 1998 mais présentées comme les archives de quatre ans de carrière d’une artiste. Ces images constituent la performance d’un « faux » témoignant de performances qui n’eurent jamais lieu. L’étude met ensuite en regard le travail de Newman avec le film de Bill Morrison Decasia (2002). Ce film a été monté à l’aide de fragments détériorés de film orphelin sur pellicule au nitrate trouvés dans des archives anciennes (l’expression « film orphelin » désigne des œuvres abandonnées par leurs propriétaires ou ayant-droits). Le film se présente comme une disparition et surtout comme une performance de l’absence. Il met à mal certains discours sur l’absence et l’oblitération en performance studies en réutilisant une matière en désagrégation. L’article montre comment ces œuvres au format archivable se révèlent utiles à l’étude de la notion d’absence et de disparition en performance. Il défend l’idée que penser l’archive et l’absence à l’aide de ces « énergies mutuellement perturbatrices » (Schneider 15), où les morts ne sont pas complètement morts, ou les vivants pas complètement vivants, met en cause la logique d’archivage de la modernité et laisse place à des restes mimétiques.

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