Abstract
L’œuvre de Tim Burton entretient une relation particulièrement riche avec la peinture. Ce dialogue, entre le cinéma burtonien et le troisième art, se déploie à travers une dépendance créatrice du réalisateur avec le pictural, des équivalences visuelles, des citations explicites, une analyse des jeux de lumière et de couleur, mais également autour de la question de l’« aura » de l'œuvre. Ces croisements interartistiques seront examinés par le biais de l’analyse de film couplée à l'histoire de l’art et à sa théorisation. Un concept traverse néanmoins cette étude comparative : l’haptique. Si les films sont objectivement faits pour être vus, ceux de Tim Burton rappellent constamment qu’ils sont, tout comme la peinture, le fruit d’un travail, non pas seulement optique, mais avant tout tactile. Même si l’œuvre a pour but d’être vue de loin, sa conception s’est faite « de près », dans une relation tactile entre créateur et création. Le cinéma burtonien convoque quelque chose d’artisanal, voire de « manuel » : les traces de ses mains sont parfois visibles à l’image. Spectatoriellement, les deux pendants de la tentation tactile de la peinture se trouvent cinématographiquement incarnés : le désir de toucher la toile avec le doigt, et celui de toucher son sujet avec le regard.
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