Abstract

Introduction La gamma-butyrolactone (GBL) est un solvant industriel se metabolisant en gammahydroxybutyrate (GHB) dans l’organisme. La GBL est de plus en plus utilisee, en particulier parmi les hommes ayant des rapports sexuels entre hommes (HSH), comme desinhibant [1] . Bien qu’objet de mesures restrictives en France en 2011 [2] il reste accessible. Nous presentons un cas de dependance a la GBL, suivi en addictologie et notifie au CEIP-A de Caen, dont la prise en charge a ete marquee par l’apparition ou l’aggravation d’un trouble de l’usage de benzodiazepines et d’alcool. Methodes Un cas typique d’usage de GBL complique d’une dependance severe, dans un contexte de SLAM est discute d’apres une revue de la litterature. Resultats Un patient de 31 ans est hospitalise aux urgences pour un malaise suite a une consommation de GBL et a un probable surdosage. Le premier contact avec la GBL avait eu lieu dans un contexte de SLAM, marque par la prise de cocaine et d’alcool lors de relations sexuelles en groupe, organisees en region parisienne. La consommation de GBL devient quotidienne au bout de deux semaines. Il entreprend un suivi addictologique cinq mois plus tard (consommation de 17 mL/jour de GBL) entrecoupe de passages aux urgences pour des syndromes de sevrage severes ou des intoxications massives avec coma justifiant d’hospitalisations en reanimation. Le sevrage necessite du diazepam a doses tres importantes (> 150 mg/24 h), conformement aux rares elements de la litterature. Une dependance physique aux benzodiazepines s’installe avec majoration parallele des consommations d’alcool (35 UI/j) « compensant » selon lui l’absence de GBL. Le patient est finalement perdu de vue. Discussion Le GHB/GBL, l’ethanol et les benzodiazepines sont agonistes du recepteur GABA [3] . Ce cas met en lumiere le reel potentiel addictogene du GHB/GBL, coherent avec une prevalence de pres de 24 % de troubles de l’usage chez des utilisateurs parisiens [4] . La prise en charge est d’autant plus delicate qu’aucune recommandation de societe savante n’est disponible. Le trouble de l’usage de GHB/GBL semble etre un facteur de risque de developper une dependance croisee aux benzodiazepines et/ou a l’alcool puisqu’effecteur du meme recepteur.

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