For most of its existence, the Front National (FN) fitted the classic definition of the anti-system party, opposing the founding values, institutions and elites of the Fifth Republic. Now, under Marine Le Pen's leadership, it has embarked on a strategy to integrate to the regime it once defied. Does this strategy of ‘normalisation’ bear scrutiny? Using a framework drawn from Giovanni Sartori and Robert Michels, this article asks whether the FN is a one-time anti-system party that is becoming mainstream, and also whether these simple oppositional categories are adequate for understanding ideological and policy evolution in the FN's case. Through an analysis of continuity and change in FN strategy and programmes, the article shows a party torn between anti-system differentiation and institutional adaptation. It may claim to have cast out its demons but has not undertaken the necessary moderation of its programme to substantiate that claim. The FN today is on no linear path of deradicalisation but exhibits a combination of consistent, diminished and increasing radicalism across different policy areas. Despite an upward dynamic and a hugely favourable context, it remains almost entirely excluded from power and far from the breakthrough required to become a party of government.Pour la plus grande partie de son existence, le Front National (FN) était conforme à la définition classique du parti anti-système, s'opposant aux valeurs fondatrices, aux institutions et aux élites de la Ve République. Maintenant, sous la direction de Marine Le Pen, il s'est engagé dans une stratégie visant à intégrer le régime si longtemps défié. Cette stratégie de ‘normalisation’ résiste-t-elle à l'examen ? Se servant d'un cadre analytique emprunté à Giovanni Sartori et à Robert Michels, cet article pose la question de savoir si le FN est un ancien parti anti-système en train de devenir un parti républicain, et en plus si ces catégories d'opposition simples sont suffisantes pour comprendre l'évolution idéologique et politique dans le cas du FN. À travers une analyse de la continuité et du changement dans la stratégie et les programmes du FN, l'article présente un parti déchiré entre différenciation anti-système et adaptation institutionnelle. Il peut se prétendre ‘dédiabolisé’ mais n'a pas entrepris la modération nécessaire de son programme pour soutenir cette affirmation. Le FN d'aujourd'hui n'est pas en voie de dé-radicalisation mais fait preuve d'une combinaison de radicalisme stable, diminué et accru dans divers domaines de la politique. Malgré une dynamique ascendante et une conjoncture des plus favorables, il reste presque entièrement exclu du pouvoir et encore loin d'avoir réussi la percée qu'il lui faudrait pour devenir un parti de gouvernement.