Abstract

Dans le théâtre britannique traditionnel, la comédie, qu’elle se donne comme comédie de mœurs ou plus tard comme pièce « bien faite », se caractérise par son aspect divertissant allié à une légèreté de ton. Péripéties et rires francs se succèdent pour culminer en un dénouement heureux et festif (bien souvent un mariage). Mais la Seconde Guerre mondiale a constitué un tournant décisif pour le genre comique, confrontant les dramaturges à un questionnement éthique autour de la possibilité même de rire dans ces nouvelles conditions. La comédie n’est pas sortie indemne de l’épisode de l’Holocauste, comme le révèlent les mises en scène de fêtes, devenues de pâles reflets spectraux voire lugubres de cette légèreté qui caractérisait jadis le genre. Les rassemblements festifs, désormais mornes voire inquiétants, n’ont plus vocation à célébrer le dénouement heureux de la pièce ni à faire valoir un quelconque retour à l’équilibre. En nous intéressant à un corpus de pièces contemporaines britanniques mettant en scène des fêtes de Noël ( Absurd Person Singular d’Alan Ayckbourn, Harry’s Christmas de Steven Berkoff et In the Republic of Happiness de Martin Crimp), nous analyserons le statut du comique dans ces festivités bien particulières où l’épuisement et la destruction ne sont jamais loin, où l’excès vient paradoxalement célébrer le rien. Nous nous attacherons à montrer que ces fêtes ( part-ies ) paradoxales s’efforcent de faire advenir sur scène un nouveau sujet contemporain, essentiellement divisé. L’exaltation et la célébration de cette division contribuent dès lors à un renouvellement de la forme dramatique et engendrent un nouveau type de comédies.

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