Abstract

Robert E. Jones, La noblesse et la politique étrangère russe, 1560-1811. Le désaccord entre la noblesse (ou du moins des groupes de nobles) et certains monarques et leur politique constitue l'un des thèmes que l'on retrouve constamment dans les ouvrages d'histoire russe. Ainsi, l' « opposition des boyards » à Ivan IV et Pierre Ier, ou celle des aristocrates de la Cour à Pierre III et Paul. Parfois, on apprend que l'opposition de l'aristocratie « traditionnelle » n'était pas tant dirigée contre le monarque lui-même que contre un prétendu favori, tel que le patriarche Nikon, G. Potemkin ou M. Speranskij. Dans tous ces cas, les membres de l'opposition, descendants de familles riches et puissantes, étaient mécontents d'une nouvelle réforme (ayant trait à la politique intérieure, au servage, aux privilèges de classe) menaçant leurs intérêts. Dans le présent article, l'auteur soutient que la politique étrangère était dans la plupart des cas à l'origine de la révolte de l'élite en place. En dépit de l'influence de cette dernière, l'État menait à maintes reprises une politique étrangère (le plus souvent l'ouverture ou la poursuite d'un conflit) qui allait à rencontre des intérêts de cette élite. La conduite de la politique étrangère revenait à des favoris que le tsar utilisait pour court-circui- ter l'élite. En règle générale, l'élite était hostile à toutes guerres expansionnistes par intérêt de classe, alors que les monarques les faisaient au nom de la raison d'État.

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