Abstract

Pour l’économiste, la nature est avant tout un facteur de production. Il la modifie, l’exploite par son travail et par la technique. Il la traite comme un capital, un capital naturel . La nature entre dans une fonction de production, et sera donc exploitée sans prise en compte de sa spécificité. Cette conception s’oppose à celle d’une nature animée, une nature vivante, à admirer. Si elle a une valeur, c’est ici une valeur intrinsèque et donc inestimable. Au-delà de l’opposition stérile entre contemplation d’une nature de laquelle nous serions extérieurs et exploitation d’une nature pensée comme capital, l’enjeu est de concevoir et de concrétiser une nature travaillée, modifiée par la technique, mais une nature néanmoins traitée avec ménagement. On peut le dire autrement : si la philosophie met l’accent sur le jugement esthétique et la contemplation d’une nature intacte, si l’économie conçoit la nature comme capital à exploiter, la philosophie économique est-elle à même de proposer une philosophie de l’usage de notre environnement ?

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