Abstract

Dans The Mysteries of Udolpho (1794), d’Ann Radcliffe, la musique joue un rôle crucial dans l’évocation d’états psychologiques. Cet article essaie de montrer que Radcliffe n’oppose pas le sublime au beau de façon aussi radicale et systématique que l’avait fait Edmund Burke dans sa célèbre Enquiry . Le sublime ne peut se réduire au sentiment de terreur : on trouve aussi une forme de sublime positive qui provient de ce que l’esprit n’arrive pas à comprendre. Dans les romans de Radcliffe, la musique se manifeste souvent de façon concomitante à la perception par l’héroïne de la beauté intense de scène naturelles. Elle intervient aussi dans des scènes de plénitude et d’harmonie, ou dans des scènes de révélation où l’âme est submergée par un sentiment quasiment sacré. Ainsi la musique appartient à la catégorie (féminine) du beau en ce qu’elle révèle la sensibilité de l’héroïne qui joue et chante avec délicatesse, mais paradoxalement elle participe aussi du sublime en ce qu’elle est associée à la nature et à l’ineffable. L’article suggère donc que Radcliffe a recours à la musique afin de définir une forme féminine du sublime.

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