Abstract

Dans la pièce Topdog/Underdog (2001), Suzan-Lori Parks accomplit le destin onomastique de deux frères noirs baptisés Lincoln et Booth — le premier, comme son homonyme historique, meurt sous les coups du second. « Linc » gagne aussi sa vie à rejouer l’assassinat du Président américain. Vêtu d’un costume d’époque et le visage maquillé en blanc, il attend dans une salle d’arcade que les clients tirent sur lui à l’aide de balles à blanc, avant de s’effondrer. L’usage du maquillage dans la performance du personnage a jusqu’ici peu attiré l’attention de la critique : on l’interprète souvent comme un renversement de la tradition performative du blackface. Je défends l’idée qu’en s’intéressant au destin du corps du Lincoln historique, on peut lire la présence du whiteface comme une référence à la dépouille du Président assassiné. L’intention ici est de mettre en avant un événement issu de l’histoire sociale et dont le rapport avec la pratique théâtrale est habituellement passé sous silence, pour faire le lien avec la performance présentée dans la pièce, afin d’ajouter un niveau interprétatif aux explications déjà validées.

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