Abstract

À la lumière des observations de Jonathan Culler sur l’embarras dont se charge l’apostrophe, l’article qui suit suggère que Keats montre dans « Ode to a Nightingale » et « Ode on a Grecian Urn » un sens aigu de l’altérité, qui lui permet de refaçonner la poésie lyrique pour en faire un genre de l’intersubjectivité. En dramatisant le rossignol antithétique et l’urne énigmatique, Keats fait le portrait d’un locuteur embarrassé, qui voit constamment lui échapper les destinataires de sa parole. L’embarras, en tant qu’affect conscient de l’être-l’autre, illustre le concept de chair selon Merleau-Ponty, qui rend compte de la réversibilité des positions entre percevant et perçu, et remet en question le dualisme sujet/objet. En mettant en lumière cet embarras lyrique — conséquence de la résistance de l’autre — Keats démontre la capacité de la poésie lyrique à négocier l’altérité.

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