Abstract
L’adhésion à l’imaginaire de la sobriété suppose la critique de certaines valeurs fondamentales de la société moderne capitaliste, telles que le confort matériel et la liberté. Les praticiens de la sobriété évaluent leurs choix de consommation et de travail en fonction d’un critère principal, l’adaptation de la culture humaine au caractère fini des ressources naturelles. Dès lors, ils cherchent à limiter leurs besoins matériels et à les satisfaire autant que possible eux-mêmes, pour contrôler au mieux les impacts environnementaux de leur mode de vie. Par rapport à la culture capitaliste, l’imaginaire de la sobriété définit autrement ce qui a de la valeur, impliquant une divergence des idées de bien-être et, même, du bien entre la société dominante et les individus aspirant à un mode de vie sobre. L’enquête ethnographique multi-site que nous avons menée en France vers 2015 a montré qu’il existe une grande diversité de formes de mise en oeuvre de la contrainte de la sobriété, en fonction des dispositions et aspirations sociales, du lieu de résidence et des moyens financiers. L’enquête a également permis d’identifier les limites et défis relatifs à la mise en acte de la morale de la sobriété.
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