Abstract

Dans la première préface à sa thèse Folie et déraison, Foucault remercie trois hommes qu’il considérait comme ses maîtres et qui ont considérablement influencé son travail. Ainsi, dans sa conférence inaugurale au Collège de France en décembre 1970, ces mêmes noms sont invoqués par Foucault : Georges Canguilhem, Georges Dumézil et Jean Hyppolite. Le rapport de ces trois figures, considérées individuellement, à Foucault a été sujet de discussions plus ou moins détaillées. Cet article explore les affinités intellectuelles et les tensions entre ces trois intellectuels. Canguilhem et Hyppolite avaient été contemporains à l’École Normale Supérieure dans les années 1920, et, des années après, collègues à l’Université de Strasbourg. Notamment, en 1965, ils participent à l’entretien télévisé médié par Alain Badiou et Dina Dreyfus. Même si Dumézil et Hyppolite avaient été collègues au Collège de France, ils n’ont pas discuté les travails l’un de l’autre. Dumézil, il semble, n’a pas discuté le travail de Canguilhem ; ce dernier, en revanche, a considéré soit l’œuvre de Dumézil que celle d’Hyppolite. Cet article analyse le compte rendu de Les mots et les choses par Canguilhem , où il signale l’importance de Dumézil pour le livre de Foucault ; et un rapport d’un séminaire très peu connu, qui a eu lieu dans l’automne 1970, dont Foucault discute les travaux de Dumézil et Canguilhem répondit. L’article donc considère la lecture d’Hyppolite par Canguilhem dans son texte « Hegel en France », et dans les hommages qu’il a écrit à son ami et collègue, après la mort d’Hyppolite en 1968. Une analyse de la lecture de Canguilhem de ses deux contemporains nous aide à mieux situer Canguilhem dans le contexte des débats intellectuels de la première moitié du XX e  siècle.

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