Abstract
Dans son livre Epochen der italienischen Lyrik (Époques de la poésie italienne, 1964), Hugo Friedrich décrit le maniérisme comme un déclin par rapport aux principes du classicisme ; ainsi il semble donc adopter un modèle de décadence auquel sa Structure de la poésie moderne (1956) semble pourtant s’opposer. À la même époque, Gustav René Hocke publie deux volumes sur le maniérisme dans l’art (I) et dans la littérature (II) dans la collection « rowohlts deutsche enzyklopädie », la même où parut la Structure de Friedrich, diptyque dans lequel il présente un modèle cyclique de l’histoire de l’art et de la littérature, richement nourri d’exemples. Hocke peut être considéré comme l’adversaire de Friedrich, en ce qu’il ne propose rien de moins que de sauver l’homo europeus en le rattachant à une tradition « irrégulière », donc maniériste de l’histoire des idées. Pour ce faire, Hocke se réfère – tout comme Friedrich – à Ernst Robert Curtius et reprend la distinction du classicisme et du maniérisme établi par lui dans La littérature européenne et le Moyen Âge latin (1948). La présente contribution aborde la question de savoir dans quelle mesure la conception cyclique proposée par Hocke se distingue de la conception des époques de Friedrich, quels seraient les rapports des deux avec la topologie de Curtius et si les trois approches peuvent être considérées comme des naturalisations de l’histoire littéraire.
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