En matière de production laitière, en plus des apports indispensables en nutriments protéiques et énergétiques, il est nécessaire que les animaux aient leurs besoins couverts en certains principes minéraux. Pour aborder cette problématique, 32 chèvres du Sahel burkinabé de troisième lactation et d’âge variant entre 4 ans et 4 ans et demi ont été réparties en quatre lots, afin d’évaluer l’impact de quatre rations de complémentation isoazotées, formulées à base de son local et de fanes de niébé, et différant entre elles par des valeurs de rapports matières azotées digestibles/unité fourragère (122, 122, 133 et 153 respectivement pour les lots 1, 2, 3 et 4) et concentré/fourrage (1,27, 1,27, 0,5 et 0 respectivement pour les lots 1, 2, 3 et 4). Le lot 1, comparativement au lot 2, a reçu, en plus de la complémentation isoazotée, une complémentation minérale ad libitum. La production laitière et les performances pondérales des chèvres ainsi que celles de leurs petits ont été suivies pendant 13 à 14 semaines. L’incorporation plus importante de concentré (son local) n’a pas eu d’effet significatif sur la production laitière des chèvres. Cependant, il a été relevé globalement que l’apport de concentré a permis un accroissement de 11 p. 100 de la production totale journalière (quantité traite + quantité consommée par le chevreau). Cette augmentation a été de plus de 40 p. 100 lorsque a été considérée la quantité de lait traite. L’apport du complément minéral aux chèvres du lot 1 a eu une incidence significativement positive (P < 0,05) sur la production laitière de ces dernières, avec en moyenne par animal et par jour, une quantité de lait traite de 358 ± 62 g contre 267 ± 70, 215 ± 32 et 197 ± 76 g respectivement pour les lots 2, 3 et 4. La composition en extrait sec, matières grasses (MG), matières protéiques (MP) et matières minérales du lait n’a pas été significativement influencée par les rations de complémentation. Néanmoins, les laits obtenus des lots 2, 3 et 4 ont été relativement plus riches en MG et MP. Le lait des chèvres du lot 1 a été significativement plus concentré en lactose : 4,35 p. 100 contre 3,9, 3,8 et 3,6 p. 100 respectivement pour les lots 2, 3 et 4. Les gains moyens quotidiens (gmq) des mères ont été de + 7,6 ± 15,9, – 18,3 ± 3,3, – 26,3 ± 31,1 et – 23,7 ± 16,2 g respectivement pour les lots 1, 2, 3 et 4. Les gmq de leurs petits ont été de 50,7 ± 17,3, 46,5 ± 22,5, 39,1 ± 16,6 et 36,8 ± 14,2 g respectivement pour les chevreaux appartenant aux lots 1, 2, 3 et 4. L’indice de consommation évalué a donné des valeurs de 11,1 ± 3,9, 11,6 ± 1,7, 13,2 ± 2,0 et 13,9 ± 2,2 respectivement pour les petits des lots 1, 2, 3 et 4. L’étude a montré qu’avec une bonne combinaison des ressources alimentaires locales l’on pouvait améliorer de façon importante la production laitière de la chèvre Sahélienne en saison sèche. Cette amélioration devient significative s’il y a association d’une complémentation minérale.