Le projet COSADD a été conduit de 2007 à 2009 pour identifier, tester des objectifs de sélection animale compatibles avec une perspective de développement durable, et cohérents avec les attentes des acteurs concernés. Au cours des années 2008 et 2009 nous avons réalisé des entretiens semi-directifs auprès d'une soixantaine d'acteurs de la sélection animale, des filières, de la distribution et des associations (de consommateurs, de protection des animaux ou de l'environnement). Les priorités et attentes des différents types d'acteurs ont été identifiées, à la fois dans une perspective générale, et en focalisant l'approche autour du développement durable. Les acteurs du secteur économique partagent un certain nombre de points de vue autour de la priorité à accorder aux enjeux économiques et de marchés, autour de la nécessité de produire des animaux faciles à élever, robustes et résilients. L'environnement et le bien-être animal sont considérés comme des demandes «extérieures», mais importantes. Des spécificités existent bien entendu par rapport à chaque espèce. Pour les acteurs des associations, la perspective est inversée. Les enjeux économiques sont compris, mais l'accent est mis sur les enjeux sociétaux. En définitive deux paradigmes ou modèles productifs apparaissent, avec la possibilité d'une agriculture duale combinant les deux modèles. L'un que l'on peut qualifier «d'écologiquement intensif» autour d'un élevage productif, tourné vers des marchés de masse et de hauts niveaux de consommation, avec le respect de normes strictes ; et un «alternatif et extensif» où l'on accepte une diminution de la consommation de viande pour promouvoir des signes de qualité et des systèmes extensifs.
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