Comment peut-on expliquer le fait que les OGM (Organismes genetiquement modifies) soient fortement discutes en France et en Europe alors qu’ils sont peu utilises, et consideres comme acceptables aux Etats-Unis ou leur utilisation est courante ? L’interpretation de ces differences en termes d’acceptabilite et de lien a des attitudes relatives au risque, a l’alimentation et la nature a ete fortement discutee notamment par la prise en compte des dynamiques institutionnelles propres au debat public de chaque pays. Notre travail se veut une extension de ces precedentes recherches bien que nous critiquions explicitement l’hypothese de biais d’assimilation et de polarisation emise habituellement pour caracteriser une opinion publique qui serait divisee sur le sujet. A l’aide des microdonnees de l’ISSP (International Social Survey Program) 2000-2010 sur l’environnement, nous mobilisons un modele de choix heterogenes pour mesurer l’evolution au cours du temps de l’acceptabilite et l’importance des effets propres a chaque pays. Pour certains pays, nous mettons en evidence une augmentation legere du sentiment de dangerosite des semences genetiquement modifiees (mesuree sur une echelle de Likert) mais une reduction de la variance des positions, suggerant ainsi une moderation des attitudes.