Résumé La complexité des terrains qu’elles étudient amène les sciences de gestion à recourir à de nombreux emprunts transdisciplinaires. Il en résulte une ambiguïté quant à la pertinence et à la légitimité des productions académiques de gestion, face à laquelle un changement de période en matière d’écrits épistémologiques, mais aussi méthodologiques, s’avère nécessaire. Il est tout d’abord proposé ici de reformuler axiomatiquement l’objet comme l’objectif des sciences de gestion, sous l’angle de la représentation. Cet angle d’attaque, qui permet l’application de considérations structuralistes au sens large, amène à formuler plusieurs propositions d’ordre méthodologique visant à opérationnaliser en gestion les approches herméneutiques. Cinq jalons-clés de la démarche de recherche en gestion sont mis en avant, qui s’appuient pour partie sur le structuralisme des géologues : « élargir progressivement les cercles herméneutiques », « dé-plier les représentations de proche en proche », « repérer le front de schistosité », « redistribuer les représentations en un méga-pli unique » et enfin « repousser le front de schistosité ». Destinée à permettre au chercheur de croiser les disciplines tout en mesurant en quoi diffèrent ressemblances profondes d’une part et ressemblances superficielles d’autre part, une telle approche se veut tout aussi bien modulatrice que génératrice et régulatrice du travail scientifique.
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