Dans cet article, nous nous intéressons aux relations entre la flexibilité des horaires et la conciliation travail-famille en distinguant à la fois les hommes et les femmes salariés, les cadres et les non-cadres à travers l’analyse des données ( N = 9 555) d’un panel constitué à partir de la fusion des enquêtes nationales Conditions de travail 2013 et Conditions de travail-RPS 2016 . Les horaires flexibles améliorent la conciliation travail-famille des femmes non-cadres. A l’inverse, nous montrons que loin d’améliorer la conciliation travail-famille des femmes cadres, les horaires flexibles la dégradent. Nous nous intéressons ensuite aux contreparties en termes de gestion du travail mises en place pour les salariés bénéficiant de ces horaires flexibles. Nous montrons alors que, pour les femmes salariées, l’autonomie dans l’organisation de leur temps de travail a pour contrepartie une moindre progression de carrière ainsi que l’exposition à un ensemble de pratiques de gestion du travail néo-managériales, rattaché au courant du High Performance Work System . Nous concluons que l’autonomie concédée au salarié par l’employeur dans l’organisation de son temps de travail a pour contrepartie un contrôle indirect plus fort exercé via l’imposition d’une évaluation régulière, d’une direction par objectifs et d’une rémunération à la performance. Ce contrôle est particulièrement fort pour les femmes cadres.
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