Abstract

Le tournant idéaliste et transcendantal de la phénoménologie de Husserl s’est parfois rendu coupable d’une coupure de la subjectivité à l’égard de sa dimension proprement historique, dont l’étude de la conscience pure constituerait le principal écueil. Une lecture attentive de Landgrebe permet d’interroger ce malentendu selon deux orientations. D’une part, il s’agit de comprendre en quoi l’histoire, loin de s’opposer à la subjectivité transcendantale, est bien plutôt le « fait majeur de l’être absolu », par quoi l’universalité du transcendantal s’accomplit dans l’historicité de chaque ego sous l’horizon d’une monadologie phénoménologique. D’autre part, en ressaisissant le transcendantal dans le mouvement même d’une vie, Landgrebe atteint le niveau de sa concrétude propre en reformulant le sens métaphysique de la phénoménologie contre les oppositions de la métaphysique traditionnelle. Ce double fondement permet de déterminer en quoi la phénoménologie husserlienne dépend d’un absolu métaphysique non phénoménologique, la question du fondement de la facticité de la subjectivité transcendantale se révélant inaccessible à l’absolu phénoménologique lui-même.

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