Abstract

Dans la dernière phase du règne de Louis XIV, à partir des années 1690, le château de Marly fut, à côté de celui de Versailles, un lieu déterminant pour l’exercice de la politique royale. Cet article examine dans quelle mesure il est possible d’établir un lien entre la conception et la fonction de ces deux résidences, en se fondant sur l’étude comparative des cérémonies de prestation de serment des évêques, telles qu’elles se déroulaient sous Louis XIV à Versailles mais aussi à Marly. Il s’agit de montrer comment le programme architectural et artistique de Marly, complémentaire de celui de Versailles, définissait des repères spatiaux pour la conduite des affaires religieuses, telles que ces serments épiscopaux. Deux points forts se dégagent de cette étude. Dans la première moitié des années 1690, la chapelle de Versailles s’avère être le principal lieu de ces célébrations. C’est là que le souverain assoit la nouvelle conception de son rôle, axée sur la piété, et rétablit la stabilité de l’épiscopat français après des années de crise. À partir de 1695 environ, Marly prend de plus en plus d’importance dans les cérémonies de prestation de serment. Il est possible d’appliquer avec profit le concept d’hétérotopie de Michel Foucault à l’analyse de la fonction de cette résidence. Il en ressort, entre autres, eu égard à ces serments, que Marly a servi à l’établissement de structures épiscopales élitaires et a permis aux évêques de se positionner dans la hiérarchie féodale.

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