Abstract

À travers une enquête ethnographique conduite entre 2019 et 2020 à Casablanca, l’article montre que, malgré l’importante pluralité alimentaire que cette ville offre aux mangeurs, ceux-ci restent fortement attachés à leurs régions d’origine au Maroc et ramènent constamment avec eux, lors de leurs allers et retours au « bled », des produits qu’ils font entrer dans la catégorie des aliments « bons à manger », à la fois « bon pour la santé » et « savoureux ». On assiste alors à des discours réhabilitant l’alimentation rurale et faisant de la ville un lieu antinomique avec le « bon goût » des aliments. Cette valorisation des produits « beldi » s’accompagne alors de critiques de l’industrialisation de l’alimentation. Ces nouvelles préoccupations environnementales et de santé existent dans un contexte global de défiance envers le système agro-industriel, soutenu, voire maintenu, par de nouvelles figures de l’« alimentation santé » qui font le buzz sur les réseaux sociaux marocains et prêchent pour un « retour à une alimentation traditionnelle ».

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