Abstract
Dans tous ses écrits, Régine Robin rend régulièrement hommage à ses compagnons préférés : parmi eux, une place particulière est faite aux écrivains juifs ou aux auteurs qui revendiquent vaguement des origines juives. Il y a d'abord Kafka, dont le livre est posé sur la table d'une photo noir et blanc de Régine (illustration ajoutée), Paul Celan, les deux Roth (Jozef et Philip), Romain Gary, les philosophes Steiner, Derrida, Arendt, et l'auteur moderne Patrick Modiano. Ce dernier l'a préoccupée dans le dernier livre publié de son vivant : Ces lampes qu'on a oublié d'éteindre. Ceci dit, personne ne semble plus important dans sa formation et sa vision de la littérature que Georges Perec. En effet, le célèbre membre de l'OULIPO (fondé en 1960) partage avec Robin de multiples aspects : tout d'abord, tous deux sont des enfants cachés (elle a trois ans de plus que Perec), ensuite, ils ont grandi dans le même "arrondissement", et enfin, tous deux pratiquent la littérature comme un moyen de garder vivante la mémoire du passé et de transcender sa nature traumatique. La littérature n'est jamais "Spielerei" mais doit être innovante et c'est ce dernier domaine que j'illustre comme étant brillamment "conversif". Tous deux entremêlent les lieux de la vie quotidienne avec leurs propres "souvenirs" et se consolent avec la musique et les films lorsque l'écriture est un fardeau trop lourd à porter. Tous deux réfléchissent à l'avenir des arts, à l'impact de la vie moderne et à l'invention de l'ordinateur personnel.
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