Abstract

L’héritage est une source majeure d’inégalité, et il est prouvé que plus une société est inégalitaire, moins elle sera favorable à l’idée de le taxer. Cela semble s’expliquer en partie par l’importance de l’héritage pour les valeurs familiales. Mais pour la plupart des égalitaristes, les valeurs familiales ne sont pas suffisamment convaincantes pour justifier des flux d’héritage illimités, en raison de la nécessité de préserver l’égalité des chances. Dans cet article, j’examine comment la réciprocité peut éclairer les objections classiques à l’imposition de l’héritage. Pour ce faire, j’explique comment les obligations réciproques au sein des familles contribuent à nourrir les valeurs familiales de continuité et d’appartenance, et dans quelle mesure l’acte rituel de l’héritage constitue un mécanisme important à cet égard. Cependant, je soutiens que l’argument en faveur de l’héritage reposant sur les obligations réciproques au sein des familles est limité par des obligations réciproques similaires avec les concitoyens, à savoir les obligations de partager les charges et les bénéfices, mais aussi de distribuer uniformément un droit de léguer. Enfin, dans les contextes de forte concentration de la richesse et des revenus, les obligations réciproques envers les concitoyens me semblent devoir justifier un taux d’imposition sur les successions plus exigeant.

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