Abstract

Cet article prend pour point de départ la notion de « dénivelée », introduite par Hubert Damisch, selon laquelle l’apparition de la photographie en tant que mode de représentation mécanisé et chimique du réel a introduit, dans le champ des pratiques artistiques, une différence de niveau, une rupture, autant dire une faille, en ce qu’elle est le premier des arts capable de garder trace de ce qui a été dans l’instant même où cela est advenu.Dans quelle mesure cette notion peut-elle éclairer l’analyse de l’œuvre du photographe américain Ralph Eugene Meatyard (1925-1972), adepte de l’expérimentation formelle et de la mise en scène ? L’étude porte plus précisément sur sa manière de représenter le cri muet dans ses photographies, ainsi que sur deux séries plus abstraites intitulées Light on Water et Zen Twigs. Toutes ces images donnent à voir une faille entre ce qu’est capable (ou non) de figurer la photographie (un son ? un texte ?) et la référence implicite à d’autres modalités d’inscription (peinture, littérature), en même temps qu’elles invitent à une réflexion sur ce que peut ou veut saisir le medium photographique.

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