Abstract
Cet article propose une analyse des pratiques corporelles de jeunes trans’ (16 à 20 ans) assigné·e·s au sexe féminin à la naissance au prisme de la notion de visibilité. Il décrit en particulier les pratiques par lesquelles ces jeunes parviennent à rendre visible aux autres et à soi-même la catégorie de sexe à laquelle iels revendiquent une appartenance. Dans les rapports aux autres, la production de performances de genre masculines ou non-binaires entre en tension avec d’autres logiques sociales liées au travail de l’apparence et ne bénéficie que d’une intelligibilité restreinte et située. Dans les rapports à soi, les identifications de genre passent par une attention aux ressentis du corps, construits en signes pour fabriquer des techniques de soi. Ces dernières, qui sont en partie intériorisées dans les espaces communautaires, viennent façonner la subjectivité et renouveler les représentations du corps. Dans les deux cas, les pratiques corporelles s’appuient sur la binarité du genre qui permet de lire les corps en les codant et en les décodant. L’article conclut donc en proposant de penser ces pratiques comme des contre-conduites foucaldiennes, formes de résistance trouvant leur source dans la norme.
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