Abstract

Cet article présente les résultats d’une analyse d’un important corpus de noms propres complexes anglais tels que Cambridge, Manchester ou Washington, et qui est inspirée de travaux existants sur les noms de lieux en néerlandais (Köhnlein 2015). Ces noms fournissent de nouvelles données montrant que les mots qui n’ont pas un sémantisme transparent peuvent se comporter phonologiquement comme des mots complexes. Ceci est démontré à partir de l’analyse des prononciations de plus de 3500 noms propres, au cours de laquelle huit propriétés phonologiques ont été étudiées. Les résultats montrent que ces noms propres ont des caractéristiques phonologiques qui sont plus semblables à celles des mots complexes (composés et mots à suffixes neutres) qu’à celles des mots sans structure interne. L’analyse que je propose suppose que ces mots sont effectivement complexes morphologiquement, et que cette complexité est reflétée dans la structure en domaines phonologiques. Cette structure interne est supposée acquise à travers l’exposition aux formes récurrentes qui forment ces noms propres ainsi qu’à travers l’identification de caractéristiques phonologiques « anormales ». Une possible représentation lexicale de ces mots est proposée. Celle-ci postule un stockage analytique de ces noms (Bermúdez-Otero 2012) et la coindexation entre les différents niveaux de représentation de l’entrée lexicale (Jackendoff 1997, 2002).

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