Abstract
Alors que la violence exercée sur les corps humains fait partie des thèmes les plus étudiés en archéologie, la violence infligée aux objets a reçu beaucoup moins de considération. J’explore ici de nouvelles perspectives anthropologiques qui définissent la violence non pas sous l’aspect du «dommage physique humain» mais de celui de la «véhémence». La violence nous oblige en effet à reconsidérer les relations et les limites entre humains et non-humains. J’analyse de manière qualitative des exemples provenant du registre de l’archéologie funéraire qui témoignent de la destruction violente et délibérée d’objets céramiques dans des rituels mortuaires puis leur éparpillement. Bien que la diversité et la complexité du phénomène soient bien mises en évidence, je suggère que cette pratique est importante en tant que «technologie des émotions» provocant le deuil au sein des participants et comme un dispositif mnémonique associant les populations, les temporalités et les espaces sociaux.
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