Abstract

Nous souhaitons montrer ici comment le long-métrage de fiction argentin Ésta es mi vida de Román Viñoly Barreto (1952) est l’exemple d’une mise en scène filmique spécifique, inventive et sophistiquée, de l’art musical transsubstantié sur grand écran, coïncidant aussi avec la seconde carrière du chanteur espagnol de coplas (chanson et genre musical populaire espagnol, influencés principalement par le flamenco) Miguel Frías de Molina (Málaga, 1908–Buenos Aires, 1993), après des moments très difficiles vécus par ce dernier. C’est ce qui donne à l’écran un résultat à la fois étonnant et passionnant, et pas seulement pour les libertés prises par ce musical à propos de la biographie « réelle » de l’artiste. Des libertés que n’importe quel art a le droit de prendre, bien entendu, vis-à-vis de « la vraie vie ». On remarquera aussi qu’avec un tel film, on parvient à une sorte de « spectacle total », un peu comme Wagner le souhaitait avec ses opéras à Bayreuth, suivant en cela le projet de Gesamtkunstwerk – « œuvre d’art totale », justement, en allemand – élaboré par les romantiques allemands au xixe siècle. Ainsi, entre musique (et chant, danse) et cinéma, mais aussi jeu (voir les occurrences du jeu dans le film) sur les genres, Ésta es mi vida est une sorte de film hybride, entre miroirs ou reflets plus ou moins fidèles et mises en abyme de la même eau, à la limite de l’intermédialité, pour notre plus grand plaisir, et de spectateur et de chercheur.

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