Abstract

L’étude présente quelques documents, liés à la vie de Constantin Fotinov, qui a travaillé comme traducteur du grec et comme professeur de grec au consulat général français à Izmir (Smyrne), dans les années 40 du xixe siècle. Les documents sont conservés dans les archives personnelles de Fotinov, faisant partie des Archives scientifiques de l’Académie des Sciences de Bulgarie à Sofia.Constantin Fotinov (1785-1858) est l’un des promoteurs les plus en vue des idées des Lumières en Bulgarie. Né à Samokov, il poursuit ses études à Plovdiv (Philippopolis) et Ayvalık (Aïvali, Kydonies), dans les Lycées helléniques. En 1825 il s’établit durablement à Izmir, et exerce le métier de commerçant. Tout en poursuivant son activité commerciale, Fotinov ouvre en 1828 une école privée et édite la première revue bulgare Luboslovié, qui a joué un très grand rôle pour la formation d’une mentalité à l’unisson des valeurs des Lumières européennes.Fotinov avait des relations d’amitié et des activités intellectuelles similaires avec le drogman-chancelier au consulat général français à Izmir, José-Michel Tancoigne, qui l’aida à obtenir le statut de protégé de France, lequel lui assurait quelques privilèges juridiques et économiques. José-Michel Tancoigne était l’auteur des Lettres sur la Perse et la Turquie d’Asie (Paris, 1819) et du Voyage à Smyrne, dans l’Archipel et l’île de Candie (Paris, 1817), dont Fotinov a publié des extraits en français et en traduction bulgare dans la revue Luboslovié en 1844.Le « cas Fotinov » introduit une nouvelle nuance dans l’idée qu’on se fait des fonctions des chanceliers-drogmans. Il enrichit notre vision sur les possibilités de recrutement des fonctionnaires des missions diplomatiques, sur les exceptions tolérées concernant la formation de ces fonctionnaires. Ces « fissures » apparues à la surface des schémas établis peuvent s’expliquer par la dynamique générale de l’époque. Ce cas vient démontrer en outre que le réseau des relations humaines, des contacts tant commerciaux qu’intellectuels, et non pas l’isolement, constitue la base qui garantit le passage intellectuel des Balkans à l’époque moderne.

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