Abstract
Une mise au travail du concept de champ international s’avère très utile pour saisir comment l’État se construit avec et contre d’autres États. Comme le montre une enquête sur l’intervention militaire de la France au Mali, la logique propre de ce champ – qui se manifeste sous la forme d’une division internationale du travail politique – contribue, même en dehors de toute interaction directe, à travers les espaces des possibles qu’elle offre en fonction de la position occupée en son sein, à façonner les représentations et les calculs des acteurs engagés, à former les institutions et les champs nationaux et, en définitive, à orienter le contenu et les résultats des politiques étrangères. Une telle analyse, du fait même des difficultés qu’elle soulève, pose des questions générales sur la place et la nature des effets de champ. Cet article souligne ainsi que l’observation d’effets de champ peut servir à construire la structure même du champ, dès lors que l’on entend éviter toute réification de cette dernière. Il avance également que les effets de champ sont plus étendus ou plus variés qu’on ne le pense habituellement. Enfin, il invite à la prise de distance avec l’empirie pour rompre avec tout raisonnement circulaire.
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