La fin des ateliers ou le portrait de l'artiste en nomade ?

Abstract

Les mutations induites par le développement de l'art contemporain ne se sont pas cantonnées au domaine de la création artistique, mais ont également concerné les rapports entre l'art (les œuvres) et l'espace (d'exposition, d'installation, de travail...). Les nouvelles pratiques artistiques ont donc modifié l'inscription spatiale de l'art et des artistes contemporains. Le musée et la galerie ne sont plus les seuls lieux d'exposition, l'écoumène des artistes est devenu le monde lui-même, dans son intégralité et sa complexité. Les ateliers d'artistes n'ont pas disparu, ils sont seulement devenus plus rares. Cela s'explique par l'évolution des démarches artistiques, mais aussi par les contraintes économiques et la hausse des prix de l'immobilier qui rendent les ateliers inaccessibles aux artistes dont les situations financières sont parfois précaires. Les plasticiens sont de plus en plus mobiles, parfois même nomades, produisant fréquemment leurs œuvres «en résidence » sur les lieux d'exposition. Ils seraient donc une sorte d'incarnation d'un modèle idéal de travailleur du futur, caractérisé par sa remarquable adaptabilité à un contexte socio-économique et artistique en perpétuelle évolution.