Abstract

Cet article s’attache à mieux comprendre l’évolution de la mode masculine dans la France du XVIIIe siècle, en se concentrant sur le phénomène des petits-maîtres, descendants des petits marquis de Molière, et bien moins connus que leurs voisins anglais, les Macaronis. Partageant pourtant avec ces derniers un style flamboyant et des manières efféminées qui font tout autant scandale en France qu’en Angleterre, le phénomène reste peu étudié. Souvent considéré comme l’ultime expression de la figure de l’homme de cour, le petit-maître passe pour un modèle archaïque, puisque bientôt remplacé par celui du bourgeois en costume noir du XIXe siècle.Par l’étude des représentations de ce phénomène, notamment dans les domaine littéraires et philosophiques, cet article permet d’analyser les critiques morales et religieuses de cette mode masculine au XVIIIe siècle. Il montre dans quelle mesure la singularité vestimentaire de ce personnage est perçue comme un moyen d’affirmation de soi, révélant ainsi chez le petit-maître, et notamment dans sa relation à la mode, une modernité annonciatrice de celle du dandy. Si le cliché du jeune homme efféminé et entiché de son apparence n’est pas neuf, le petit-maître semble cristalliser les critiques politiques et sociales de l’homme de cour, et incarner la version antagoniste d’un nouvel idéal masculin construit sur le retour au naturel et à l’authenticité.

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