Abstract

Sous la Monarchie de Juillet, à Paris, les costumes et les masques donnent au carnaval une vitalité nouvelle. Parmi les habits de confection, le pantalon distingue la Débardeuse dans la foule des costumes. Malgré l’interdiction législative du port du pantalon pour les femmes dans la société française, le costume de la Débardeuse gagne les faveurs du public féminin entre 1830-1850. Les illustrateurs de la presse satirique et les boutiques d’estampes, qui diffusent les périodiques, s’emparent du sujet. Paradoxalement, en tant que signe masculin, le pantalon installe une nouvelle approche sexualisée du corps féminin dans la culture visuelle médiatique. Dans le même temps, le costume exhibe aussi des signes politiques où se manifestent, à certaines occasions, des idées féministes. L’iconographie de la Débardeuse apparaît alors ambivalente, oscillant entre différents pôles. Le contexte du carnaval qui, au milieu du XIXe siècle demeure une procession politique, motive les illustrateurs à charger la figure de nombreux sens qui remodèlent la représentation médiatique de la femme. À partir des dépouillements de la presse satirique illustrée et des ouvrages illustrés issus des boutiques d’estampes, notre étude iconographique et iconologique de la Débardeuse analyse les enjeux moraux, sociaux ou encore politiques autour de la rencontre entre le pantalon et le corps féminin dans la première moitié du XIXe siècle.

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