Abstract

Interrogées dans le cadre d’une enquête sociologique sur le bénévolat réalisée à Nantes, en 2020, les personnes exilées mettent en avant leur intérêt pour la pratique du français dans leur engagement associatif. Cette préoccupation renvoie par ailleurs à l’insistance des politiques migratoires récentes sur les dispositifs d’apprentissage linguistiques, et invite à interroger les liens complexes entre maîtrise de la langue et intégration. Cet article se base sur des entretiens et observations réalisés auprès de bénévoles exilés dans trois associations nantaises, avec une approche qualitative, attentive aux trajectoires migratoires, sociales, administratives des enquêtés. Dans un premier temps, le bénévolat peut apparaître comme un moment privilégié d’insertion linguistique et professionnelle. Mais les limites de cette tactique apparaissent, dans un second temps. La nécessité d’avoir recours au bénévolat souligne en effet en creux les difficultés générées par les contraintes administratives et le dispositif d’insertion qui, dans une injonction contradictoire, exigent une intégration rapide tout en empêchant d’accéder aux ressources du travail et à ses formes de socialisation.

Full Text
Published version (Free)

Talk to us

Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have

Schedule a call