Abstract

Cet article s’ouvre avec un examen critique des notions de « réception » et d’« histoire du livre ». Il rappelle la pertinence des notions d’« horizon d’attente » et de « communauté d’interprétation » proposées par Jauss et Fish, mais souligne aussi leurs limites, puisque ces approches considèrent les textes dans leurs seules dimensions linguistique et tendent à effacer les déterminations sociale de la lecture. L’analyse souligne ensuite l’importance des mutations de l’histoire du livre, avec l’avénement de l’histoire de la culture graphique avec Petrucci et de la sociologie des textes avec McKenzie. Dans les deux cas, la matérialité même des textes, leurs formes d’inscription et de publication, sont tenues comme essentielles dans le processus de leur réception. Pour le montrer, l’article développe deux études de cas, toutes deux consacrées à l’Angleterre des XVIIe et XVIIIe siècles et qui associent étroitement matérialité des textes et significations des œuvres : d’abord, les différentes modalités de la circulation des pièces et poèmes de Shakespeare (dans les formats in-quartos ou in-folios, dans des recueils les reliant avec d’autres œuvres et d’autres auteurs, dans les anthologies de lieux communs ou comme citations dans les « Beauties » shakespeariennes du XVIIIe siècle), ensuite, les multiples formes d’appropriation de Don Quichotte en Angleterre : traductions, adaptations théâtrales, éditions abrégées. La conclusion de l’article récapitule les indices textuels ou les éléments « non verbaux » qui proposent ou imposent attentes, interprétations et réceptions des œuvres.

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