Abstract
Partant d’une ethnographie des derniers bains-douches de Lyon, Grenoble et Saint-Étienne, cet article propose une réflexion sur les gestes et les espaces de lavage du corps dans un lieu d’hygiène collectif. Les douches publiques constituent en effet un poste d’observation privilégié pour accéder à ce qui relève en principe de l’espace privé, ce qui est généralement soustrait aux regards et qui semble aller de soi. Elles permettent dès lors d’appréhender les modalités de construction et de co-présence de normes sociales et culturelles en matière de propreté et d’intimité. Que signifient « se laver », ou encore « être propre » ? Que se passe-t-il lorsque les soins du corps sont contrôlés par une institution extérieure ? Comment s’aménager une « place » dans un lieu partagé ? Croisant dimension politique et ressentis des usagers et des employés, les bains-douches seront abordés comme révélateurs à la fois des politiques publiques d’hospitalité, de la pluralité et de la confrontation de règles et d’habitudes concernant les « techniques du corps », ainsi que des formes d’« invention du quotidien », où se bricolent et se négocient des temps et des espaces « à soi ».
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