Abstract

Sous l’effet des politiques de la déontologie et de la probité publique qui ont émergé depuis les années 2010, le patrimoine, les intérêts et les ambitions privées des élites politico-administratives se sont trouvés pour partie mis en transparence. En suivant les pratiques, usages et savoirs qui se construisent autour des agences chargées de la surveillance de ce « corps privé » des dirigeants publics, avec en tête la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, on s’intéresse ici aux conditions dans lesquelles cette mise en transparence des sommets de l’État est devenue « acceptable », et même pour certains « souhaitable », à l’intérieur de groupes historiquement réticents aux formes de régulation externe et de publicité. L’accommodement des résistances à ce contrôle passe par des formes d’évitement du politique construites en contrepoint du registre du scandale ou de la dénonciation, et par la formation de ce qui s’apparente à une morale managériale de l’État accompagnant les nouvelles circulations public-privé et les inscrivant dans les affaires courantes du travail rapproché de l’État, des grandes entreprises et des cabinets de conseil.

Full Text
Published version (Free)

Talk to us

Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have

Schedule a call