Abstract

Je traite du rôle de la traductibilité dans la justification philosophique. Je présente et défends d’abord la conception que Thomas Reid se fait du rôle que peuvent jouer les faits relatifs à la linguistique comparative dans la justification philosophique. Il estime que le sens commun offre une forme de justification fiable, quoique révocable. Pourtant, nous ne pouvons pas savoir, de manière introspective, lesquels de nos jugements relèvent du sens commun. Les jugements de sens commun étant universels, il soutient donc que la preuve la plus forte qu’un jugement relève du sens commun est qu’on le retrouve formulé dans toutes les langues : le fait qu’une distinction se retrouve dans toutes les langues prouve qu’elle relève du sens commun et n’est pas un préjugé local commun. Les travaux empiriques en linguistique comparative peuvent ainsi jouer un rôle justificatif révocable dans les arguments philosophiques. Je distingue ensuite la position de Reid de celle, plus radicale, de l’approche du Métalangage Sémantique Naturel qui, comme le fait Anna Wierzbicka, soutient que seuls les jugements traductibles dans toutes les langues naturelles sont justifiables. Cette position découle d’une conception peu plausible, qui est pourtant très répandue chez les linguistes et les chercheurs en sciences cognitives, qui ne fait pas place à des concepts nouveaux.

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