Abstract

Métaphysique M 10 est le seul endroit où Aristote fournit une solution à la “plus grande difficulté” du Livre B: si les principes des substances sont particuliers, mais que les objets de la connaissance scientifique doivent être universels, comment peut-il y avoir une connaissance scientifique de ces principes? Aristote répond que, en un sens important, la connaissance scientifique porte sur des choses particuliers. L’article montre pourquoi cette solution ne compromet pas le compte rendu officiel d’Aristote sur la connaissance scientifique, ni n’assimile la connaissance scientifique à la perception, ni ne présuppose une conception sophistiquée des formes (comme étant soit particulières en elles-mêmes, soit neutres en ce qui concerne l’universalité et la particularité). La solution d’Aristote en M 10 peut plutôt être comprise dans le contexte de son analyse de la pensée géométrique en Θ 9. À différents moments, le géomètre doit choisir une actualisation particulière du potentiel inhérent à la figure concernée, mais il doit le faire d’une manière qui permette de saisir ce potentiel dans sa pleine universalité. L’article explore la promesse d’Aristote (le plus explicitement dans Sur la mémoire 1) de prendre l’interaction entre l’universalité et la particularité dans les diagrammes géométriques comme modèle pour la pensée scientifique en général.

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