Abstract

Avec Crimes of the Future en 2022, David Cronenberg revient à sa science-fiction : le film est basé sur un scénario original écrit par le cinéaste dans la foulée d’eXistenZ. Mais vingt ans avant sa sortie, ce film (intitulé Painkillers à l'époque) avait parfois été annoncé dans la presse comme une adaptation du « Manifeste de l’Art charnel » de l’artiste française ORLAN. On peut montrer que Cronenberg a bel et bien pris au sérieux les idées d’ORLAN sur l’« athéisme » de la performance chirurgicale (médicalement assistée), et qu’il leur a fait subir la pression de ses lectures philosophiques et de ses intérêts biologiques. Qu’est-ce que le « syndrome d’évolution accélérée » dont souffre l’artiste Saul Tenser ? Comment l’enfant Brecken digère-t-il le plastique ? L’humanité de Crimes of the Future semble à nouveau aux prises avec l’évolution darwinienne, mais le film raconte aussi bien l’affrontement des contre-hypothèses. L’adaptation de la théorie rencontre ici les théories de l’adaptation. Si Crimes of the Future est un film sur l’adaptation, c’est d’abord qu’il met en scène le débat Nietzsche versus Darwin à l’aune des problèmes artistiques et scientifiques contemporains.

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