Abstract

La Semaine de Suzette, hebdomadaire destiné aux enfants, qui plus est aux jeu- nes filles, paraît pour la première fois en 1905. Fondant son succès sur la qualité de ses textes, sur ses rubriques variées, et sur l’image, La Semaine de Suzette doit sa célébrité entre autres aux aventures de Bécassine, la petite bretonne des- sinée par Joseph Pinchon sur scénario de Caumery. Comme les manuels scolaires ont modelé l’esprit des écoliers français de la Troisième République, en diffusant un message patriotique et colonial, la litté- rature de jeunesse participe à sa manière à l’imaginaire colonial. Il est donc intéressant d’appréhender comment ce «joli journal» illustré, bourgeois et ca- tholique, a oeuvré pour ancrer dans les jeunes mentalités la conscience de «la plus grande France». Plus particulièrement comment les représentations des Afri- cains et des Asiatiques ont été véhiculées auprès d’un public de fillettes? La Semaine de Suzette–1905/1960–reflète-t-elle une idéologie fondée sur la conviction de la supériorité européenne? Fait-elle rêver d’aventures «exotiques» et de l’Empire? Produit-elle des discours—textes et images—identiques à ceux que délivre au même moment la presse enfantine masculine?

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