Abstract
Aragon a vécu directement deux guerres, avec lesquelles il entretient un rapport différent : l’essentiel de ce qu’il exprime sur la Première Guerre mondiale est écrit quarante ans plus tard, dans Le Roman inachevé, alors que la Seconde Guerre aboutit aussitôt aux poèmes du Crève-Cœur et des Yeux d’Elsa, puis à ceux de la Résistance. Un rapport différent au temps, donc. Mais justement, par les bouleversements qu’elle apporte tant dans l’expérience historique que dans celle de la vie quotidienne, par les illusions qu’elle fait perdre comme par les déchirements qu’elle suscite, la guerre confronte immédiatement le poète à une diffraction de la temporalité : le temps de l’ennui et de l’inaction forcée, celui de l’installation dans la mort, celui de la répétition, celui de la vie qui s’enfuit. Celui, aussi, parfois, de l’espérance.
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