Comment date-t-on les documents publics et les épitaphes dans l’Afrique Vandale ? On a beaucoup discuté de ce problème, parfois même source de controverses. Pour le résoudre, on peut prendre en considération les relations entre les Vandales conquérants et l’élite des nouveaux sujets, c’est-à-dire l’aristocratie romano-africaine. On constate une amélioration de ces relations pendant la période 480-530, en partie à cause de l’ affaiblissement des rois successeurs de Geiséric. L’influence de l’aristocratie se traduit dans le système de datation vandale qui a suivi deux principes (Type A et Type B). Le type A est l’année de règne avec ou sans nom du roi (anno N regis X ou anno N). Tous les rois vandales l’ont utilisée. Le premier roi, Geiséric, a donné une double signification au 19 octobre 439 : c’est le jour de la prise de Carthage par les Vandales et le début de son règne comme rex. Le type B est plus compliqué, lui aussi avec ou sans nom du roi : anno N Karthaginis domini nostri regis X (attesté seulement pour le règne de Gunthamund, 484-496) et anno N Karthaginis. On pense généralement que le type B commence aussi sous Geiséric. Sur la base de l’examen des monnaies d’argent datées anno III ou IV Karthaginis, l’auteur propose de faire commencer le type B sous Gunthamund. C’est la mention de Carthage avec ou sans nom du roi qui marquerait l’influence de l’aristocratie romaine vers la fin de l’occupation vandale : Carthage était toujours la métropole de l’Afrique et la lumière de la civilisation pour les deux éléments du pouvoir à l’heure vandale. [Auteur, revu par N. Duval]