ObjectifEnviron 10 millions d'Américains subissent de la violence physique aux mains de leur partenaire intime (VC, pour violence conjugale). Les blessures oculaires examinées au service des urgences peuvent être un symptôme de VC; or, cette dernière est trop peu souvent déclarée dans la littérature médicale. Si l’équipe du service des urgences comprend l'incidence et les tendances en matière de blessures oculaires associées à la VC, elle sera mieux en mesure de déceler les patients à risque qui passeraient autrement inaperçus. NatureExamen rétrospectif de dossiers médicaux. ParticipantsPatients évalués au service des urgences en raison d'un traumatisme oculaire entre janvier 2018 et avril 2023 dans un important établissement de soins tertiaires. MéthodesLa population à l’étude a été identifiée d'après 3 éléments : le code du CIM-10, le sentiment de sécurité à la maison et l'impression du personnel infirmer en ce qui a trait au risque de sévices ou de négligence. Au cours du processus de triage, le personnel infirmier vérifiait d'abord si le patient se sentait en sécurité à son domicile (réponse « oui » ou « non ») pour ensuite signaler ses inquiétudes en matière de maltraitance (sévices, négligence, violence conjugale, agression sexuelle ou traite des personnes). RésultatsOn a recensé 2 653 993 visites au service des urgences et 16 737 traumatismes oculaires pendant la période à l’étude. De ce nombre, 1,1 % des patients (154 sur 14 457) ont répondu « Non » à la question « Vous sentez-vous en sécurité à la maison ? ». Le personnel infirmier a manifesté son inquiétude à l’égard de seulement 0,6 % des patients (82 sur 14 457). Les blessures oculaires des patients qui ont répondu « Non » à la question « Vous sentez-vous en sécurité à la maison ? » étaient plus graves et comprenaient notamment une fracture du maxillaire. Selon l'analyse de régression, les patients mariés, divorcés et veufs de même que les patients qui avaient une assurance privée étaient moins susceptibles de dire qu'ils ne se sentaient pas en sécurité à la maison que les patients célibataires inscrits au régime public d'assurance maladie (p < 0,05). ConclusionLes traumatismes oculaires des patients qui se présentent au service des urgences doivent attirer l'attention sur le risque de VC. Il est possible de mieux encadrer ces patients afin d'améliorer leur dépistage et leur prise en charge.
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