In 2002, Maher Arar, a dual Canadian and Syrian citizen, was detained and accused by American authorities of being a member of al Qa’ida. He was deported to Jordan and, ultimately, Syria, where he was imprisoned and subjected to torture for one year. In 2007, Canadian Prime Minister Stephen Harper issued an apology and 10.5 million dollars (Canadian) in compensation. Drawing on contemporary theoretical accounts of multiculturalism, security, and the state, and utilizing parliamentary debates and American and Canadian print media accounts between 2002 and 2007, we examine the statements of public officials in Canada and the United States to show how the story of Arar, from his deportation to the apology, has been framed in contradictory ways. These contradictions spin on three main dualisms: Arar’s guilt versus innocence; Arar’s status as a Syrian versus Canadian; and the rule of law versus exception. It is argued that these contradictions are of tremendous theoretical significance for understanding the contemporary Canadian state as one in which multiculturalism and liberalism co-exist with racialization and exception. En 2002, Maher Arar, un citoyen ayant la double nationalité canadienne et syrienne, fut détenu et accusé par les autorités états-uniennes de faire partie d’al Qa’ida. Il fut déporté en Jordanie, puis en Syrie, où il fut emprisonné et torturé pendant un an. En 2007, le Premier ministre Stephen Harper présenta des excuses officielles accompagnées d’une compensation de 10,5 millions de dollars. Dans cet article, à partir de théories contemporaines sur le multiculturalisme, la sécurité et l’État, et en référence aux débats parlementaires de même qu’aux média écrits entre 2002 et 2007, nous examinons comment les discours officiels publics se contredisent, aussi bien au Canada qu’aux États-Unis, et ce depuis la déportation d’Arar jusqu’aux excuses publiques qui lui ont été présentées. Ces contradictions découlent de trois formes de dualisme : d’abord, la culpabilité d’Arar par opposition à son innocence, ensuite son double statut de citoyen canadien, mais aussi syrien, et enfin, la règle de droit en concurrence avec la règle d’exception. Cet article montre que ces contradictions sont très importantes sur le plan théorique pour comprendre comment, dans l’État canadien contemporain, libéralisme et multiculturalisme coexistent avec un phénomène de ‘racialisation’ et de rejet de la différence.