Les cyathostomes et Parascaris equorum sont considérés actuellement comme les parasites les plus importants des chevaux. Les infestations étaient, jusqu’il y a une vingtaine d’années, contrôlées par des anthelminthiques appartenant à l’une des trois familles chimiques disponibles pour les équidés : les benzimidazoles, les tétrahydropyrimidines représentées uniquement par le pyrantel et les lactones macrocycliques. L’usage répandu, pendant plus de 40 ans, de protocoles de traitement fondés sur une administration régulière et fréquente d’anthelminthiques à tous les chevaux a exercé une forte pression de sélection sur les populations parasitaires, entrainant l’émergence, puis l’extension de la résistance aux anthelminthiques chez les cyathostomes et P. equorum. Ainsi, la résistance des cyathostomes aux benzimidazoles et, à moindre degré, au pyrantel, connaît maintenant une répartition mondiale et une diminution d’efficacité des lactones macrocycliques est suspectée sur la base d’un raccourcissement du délai de réapparition des oeufs après traitement. Par ailleurs, la résistance de P. equorum à l’ivermectine est maintenant décrite dans de nombreux pays d’Europe. En l’absence de possibilité de retour à la sensibilité et de la mise sur le marché imminente de nouvelles familles d’anthelminthiques destinées aux équidés, les détenteurs de chevaux et les vétérinaires doivent conjuguer leurs efforts pour abandonner les anciennes pratiques et travailler en étroite collaboration pour l’élaboration de programmes de contrôle durable. Ces programmes viseront à réduire la fréquence des traitements et à préserver un niveau suffisant de refuges parasitaires par la réalisation de traitements à des périodes stratégiques et de traitements sélectifs fondés sur l’excrétion d’oeufs dans les fèces, tout en s’appuyant sur des mesures sanitaires appliquées à l’environnement des chevaux.