Maintenant que l'histoire du commerce des esclaves dans l'Atlantique est mieux connue, on a pu réexaminer systématiquement l'historiographie traditionnelle de la question. Non seulement on a reconsidéré, grâce aux nouvelles données quantitatives, les estimations des effectifs envoyés d'Afrique et le rôle des différentes nations commerçantes dans ce domaine, mais le problème de l'ampleur et des causes de la mortalité des esclaves a pour la première fois été l'objet d'un examen sérieux. Bien qu'il reste évident que la mortalité des esclaves durant la traversée transocéanique — le « second côté » du commerce triangulaire — a été très élevée par rapport aux taux des populations sédentaires, puisqu'elle atteignait couramment les mêmes niveaux que pendant les épidémies en Europe, elle était certainement inférieure aux chiffres fréquemment avancés et qui donnent à penser qu'elle aurait oscillé entre le quart et la moitié des esclaves embarqués.
Read full abstract