Dans le cadre d’un modèle de croissance Schumpétérien, nous étudions comment le droit de la propriété intellectuelle et le financement public des activités de recherche et de développement peuvent permettre de donner des incitations adaptées simultanément à la recherche fondamentale et à la recherche appliquée. Nous développons un modèle distinguant ces deux types d’activités de recherche en fusionnant les modèles séminaux de Romer [1990] et de Aghion et Howitt [1992] ; ainsi, l’accumulation de connaissance découle conjointement d’une série d’inventions (accumulation horizontale de connaissance résultant de l’activité de recherche fondamentale) et d’une succession d’innovations qui s’appuient sur chacune de ces inventions (accumulation verticale de connaissance résultant de l’activité de recherche appliquée). Dès lors, nous étudions une économie décentralisée dans laquelle les investissements dans la recherche fondamentale ne sont pas entravés par le mécanisme de destruction créatrice grâce à un droit de la propriété intellectuelle qui induit une répartition des profits entre tout inventeur et les innovateurs qui lui succèdent. Nous montrons que la mise en place d’incitations optimales à la recherche fondamentale requiert non seulement un droit de la propriété intellectuelle assurant un transfert suffisant de profits des innovateurs vers les inventeurs, mais également un soutien financier public de la recherche, sous forme de subventions destinées à la recherche fondamentale mais aussi à la recherche appliquée.